17 septembre 2014

Les régimes de retraite : le sujet de l’heure dans les médias

Retraite, régimes à prestations déterminées ou à cotisation déterminée, bonification du Régime de rentes du Québec, taux de capitalisation, déficits passés, partage des coûts 50-50, régimes volontaires d’épargne-retraite, projet de loi no 3, etc. Si vous suivez l’actualité québécoise un tant soit peu, il y a fort à parier que ces termes vous disent quelque chose.

À mon arrivée à la Régie des rentes, il y a une dizaine d’années, si j’avais prédit que les régimes de retraite deviendraient un jour le sujet de l’heure au Québec, on aurait probablement ri de moi. Et avec raison!

Pourtant, l’imposante couverture médiatique des derniers mois nous montre à quel point le sujet des régimes de retraite va au-delà des cadres financiers. Il s’agit en réalité d’un véritable enjeu de société.

D’ailleurs, Radio-Canada a récemment diffusé une émission spéciale de 2 heures sur la retraite durant une période de grande écoute. Très bonne émission, soit dit en passant, durant laquelle des acteurs de tous les milieux ont partagé avec nous leurs constats, leurs inquiétudes et surtout, leurs pistes de solution à l’égard de la retraite. Si vous l’avez manquée, je vous incite fortement à y jeter un coup d’œil.

Pourquoi cet engouement soudain?

D’abord, parce que certains régimes de retraite étaient dans une situation financière difficile au cours des dernières années. Qu'on pense notamment aux régimes de retraite de certaines papetières qui ont été fortement médiatisés. Les crises financières des années 2000, le vieillissement de la population, l’allongement de l’espérance de vie des Québécois ainsi que la maturité des régimes, c’est-à-dire moins de travailleurs pour plus de retraités, ont été des facteurs déterminants qui ont fragilisé les régimes de retraite.

Aussi, parce que les gouvernements, fédéral et provincial, ont déployé beaucoup d’efforts ces dernières années pour nous garantir une retraite de base. On a d’abord décidé de revoir les régimes publics. Au fédéral, on a décidé de faire passer progressivement l’âge de l’admissibilité de la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) de 65 à 67 ans entre 2023 et 2029. Au Québec, on a plutôt apporté des changements au Régime de rentes du Québec visant à améliorer le financement du Régime et à favoriser le maintien en emploi des travailleurs expérimentés de 60 ans et plus. Cet exercice a d’ailleurs permis de rétablir le financement du Régime jusqu’en 2062.

Bien que le choix des moyens ait été différent, l’objectif des gouvernements demeurait le même : assurer la pérennité de nos régimes publics.

Il y a eu aussi d’autres constats inquiétants. Entre autres, celui qui révèle que près de la moitié des travailleurs au Québec n’ont pas de régime de retraite. Ça, c’est 2 millions de travailleurs, salariés et autonomes. Pour redresser la situation, le gouvernement du Québec a créé le régime volontaire d’épargne-retraite (RVER). Tous les travailleurs ont maintenant accès à un régime d’épargne-retraite collectif.

Notons également les travaux en cours qui visent à pérenniser les régimes de retraite à prestations déterminées dans le secteur municipal, les universités et le secteur privé. Les régimes municipaux ont d’ailleurs fait l’objet d’un projet de loi : Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur municipal.

Bref, au cours des derniers mois, nous avons fait des pas de géant dans notre compréhension collective de la retraite. Les médias n’y sont d’ailleurs pas étrangers. Le fait d’en parler de façon régulière contribue à améliorer la littératie financière au Québec.

Améliorer notre connaissance des régimes de retraite prend toute son importance, car c’est un enjeu complexe, mais pas exclusif à une seule génération. C’est l’enjeu de toute une population, qu’on soit jeune, travailleur ou retraité.

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8 commentaires:

  1. Un résumé très intéressant et qui permet d'y voir plus clair!

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  2. Je sors présentement d'une réunion annuelle pour notre régime de retraite. À la question "Est-ce que le fait d'avoir plus de retraité que de cotisants au régime peut à long terme avoir un effet négatif."

    La réponse "Les études actuarielles nous démontrent uniquement le rendement à une date précise soit celle du 31 décembre 2013 dans notre cas"

    Après ce qu'on a vécu avec les réformes gouvernementales fédérales et provinciales, je crois que les entreprises devraient inclure eux aussi une étude sur la longivité des régimes.

    Est-ce qu'on n'a pas appris de nos erreurs dans le passé, alors pourquoi ne pas être à l'affut et agir au lieu de réagir ?

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  3. Le REVR n'est pas une solution. Je crois qu'en Ontario il est obligatoire. Il est impératif de faire de même, car beaucoup n'en perçoivent pas les bénéfices, et ne comptent que sur le gouvernement, nous, vous, pour leurs vieux jours.

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  4. Le Régime volontaire d'épargne-retraite (RVER) doit obligatoirement être mis en place dans les entreprises de 5 employés et plus. Toutefois, c'est le travailleur qui décide s'il y cotise ou non. Le RVER est exclusif au Québec, mais est similaire au RPAC offert ailleurs au Canada. Dans le cas d'un RPAC, leur mise en place dans les entreprises n'est pas obligatoire.

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  5. Vraiment intéressant, incluant les liens qui sont inclus.

    Je me considère chanceux, malgré le fait que la compagnie a décidé de fermer et poursuivre en Chine. Avec l'aide du RRQ, il a été possible de modifié et d'obtenir le montant qui était disponible pour moi en régime à cotisations déterminés.

    Malgré que j'ai encore 8 ans à travailler, je pourrai envisager de prendre ma retraite avec une rente qui avoisinera les 30,000$ plus ou moins, vers mes 63 ou 64 ans.

    C'est beaucoup moins que ce qui était prévu au départ, si la compagnie serait resté au Québec, mais c'est beaucoup mieux que plusieurs québecois qui auront à prendre une retraite.

    Concernant le RVER, l'employeur que j'ai actuellement ne veut pas en entendre parler. Faut faire avec, mais bientôt, cela devrait changer. j'ai hâte.

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  6. Concernant les Régimes de retraite, au lieu de faire seulement une loi pour les employés gouvernementaux, je crois qu'il faudrait plutôt avoir une réforme globale provinciale et législative. Aucun bénéficiaire actuel des régimes municipales, provinciales et autres ne semble se rendre compte que M.et Mme Tout le monde peinent
    à survivre et ne peuvent plus continuer à renflouer leurs fonds de retraite alors que nous n'en avons même pas pour nous. C'est une injustice monumentale. Alors, il faudrait en plus d'augmenter les cotisations à au moins 50%-50%, augmenter l'âge d'admissiblité à un minimum de 60 ans comme la RRQ., de plus limiter la prestation à la veuve comme la RRQ à 65 ans, y mettre des conditions de remboursement si un plafond de revenus est atteint au même titre que la Pension de sécurité de la vieillesse. Pourquoi un pensionné recevant 70%ou + de son salaire, + la P.S.V. + la RRQ. + ses propres REER + ses revenus de placements etc. ne seraient-ils pas sujets à un plafond pour les régimes publics RRQ ou PSV? De plus, ils ne devraient pas avoir droit à retourner sur le marché du travail s'ils sont déjà pensionnés dans ces conditions. Laissons les emplois à ceux qui sont diplômés et ne trouvent rien. Moi je trouve que les politiciens sont les premiers à profiter d'accumulation de plusieurs régimes de retraite car ceux-ci cumulent des mandats au municipal, au provincial, parfois au fédéral, en plus de leurs régimes d'employeurs privés. Un bon ménage est à faire vu la disparité de la richesse et des avantages sociaux au Québec­

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    1. Je suis un pensionné du gouvernement du Québec qui a accepté quelques mandats après avoir pris ma retraite. Ce retour au travail répondait à un besoin du ministère qui m'a embauché, qui ne pouvait pas être comblé par le personnel en place. Ce fût le même cas pour les autres dans la même situation que moi.
      Quand j'entends et je lis des commentaires comme celui-ci, je me dis que nous avons encore un problème avec notre relation avec l'argent au Québec.

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  7. Merci pour ces articles d'informations. Pour nous, les retraités demeurant sous un climat sans neige , c'est essentiel.

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