15 février 2016

Planifier sa retraite en se basant sur des rumeurs: danger!

Un des dangers quand on planifie sa retraite est de baser son raisonnement sur des rumeurs. C’est vrai dans à peu près n’importe quoi, mais quand il s’agit de notre sécurité financière, il vaut mieux partir sur de bonnes bases pour éviter les mauvaises surprises.

Mythe no 1 : Le Régime de rentes du Québec ne sera plus là quand je prendrai ma retraite. 

Je comprends pourquoi certains ont pu penser cela après le krach boursier de 2008, mais, laissez-moi vous rassurer, le Régime de rentes du Québec est là pour rester.

Le Régime de rentes du Québec est en bonne santé financière, selon la dernière évaluation actuarielle au 31 décembre 2012. Autre fait rassurant : au 31 décembre 2015, la réserve du Régime s’établissait à plus de 57 milliards de dollars.

Le fait de produire des évaluations actuarielles périodiques permet aux actuaires de Retraite Québec d’effectuer un suivi rigoureux de l’évolution financière du Régime et de tenir compte des changements démographique et économique. Les actuaires travaillent d’ailleurs à la production d’une nouvelle évaluation actuarielle du Régime qui devrait être disponible au cours de l’année 2016.

Une consultation publique est aussi prévue par la Loi sur le régime de rentes du Québec au moins tous les 6 ans; les mesures nécessaires pour assurer un financement sain du Régime sont abordées à cette occasion.

Depuis 50 ans, le Régime offre aux Québécois une protection financière de base à la retraite, au décès et en cas d’invalidité.

Mythe no 2 : Le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est le meilleur outil d’épargne pour ne pas payer d’impôt. 

J’ai l’impression qu’on oublie souvent le principe de base du REER. C’est relativement simple. Quand vous cotisez à un REER, votre revenu de travail est réduit de la somme investie. Comme votre revenu est diminué, l’impôt que vous avez à payer sur ce revenu est moindre.

De plus, les sommes investies dans un REER sont à l’abri de l’impôt pendant toute la période où les fonds demeurent dans le REER. Mais n’oubliez pas que vous devrez généralement payer de l’impôt lorsque vous retirerez cet argent de votre REER.

Je dis « généralement » parce qu’à la retraite notre revenu est souvent moins élevé que lorsqu’on travaillait. Toutefois, cela n’empêche aucunement que chaque somme retirée d’un REER soit imposable comme un revenu ordinaire. Donc, oui, le REER vous permet d’économiser de l’impôt MAINTENANT, mais pas indéfiniment.

Mythe no 3 : Si j’investissais moi-même l’argent versé dans mon fonds de pension et au Régime de rentes du Québec, j’aurais de meilleurs rendements. 

J’ai envie de vous dire quelque chose de bien plate : ceux qui ne participent pas à un régime de retraite collectif épargnent beaucoup moins. Certains diront que c’est parce qu’ils n’en ont pas les moyens, mais généralement la vérité est qu’il est très difficile de se créer une habitude d’épargne et qu’il est beaucoup trop facile de dépenser l’argent qu’on a dans nos poches.

Cotiser à un fonds de pension et au Régime de rentes du Québec nous oblige à une épargne systématique. Et étant donné que, dans la plupart des cas, l’employeur aussi y verse des cotisations, la somme épargnée augmente plus rapidement. De plus, ce type d’épargne (parce que, oui, les sommes accumulées dans le Régime, c’est de l’épargne) :
  • procure un rendement réel positif pour toutes les cohortes de cotisants; 
  • offre une protection contre le risque de longévité, c’est-à-dire le risque que vous surviviez à vos épargnes personnelles; 
  • offre une protection contre l’inflation, car la rente du Régime est indexée annuellement; 
  • a des frais de gestion préférentiels. 
Voilà donc 3 mythes déboulonnés, mais il y en a encore beaucoup d’autres. N’étant pas planificateur financier, je ne vous conseillerai pas sur vos stratégies d’épargne, mais je vous dirai ceci : informez-vous! Évitez-vous de mauvaises surprises. Lisez, posez des questions et rencontrez un spécialiste.

9 commentaires:

  1. Plusieurs personnes pensent également qu'ils doivent commencer à retirer la RRQ avant de cesser de travailler parce qu'ils disent que nous ne vivrons jamais assez vieux pour recevoir tous les montants que nous avons versés au régime. Quelle abérration; quand on sait que les montants que nous retirons avant notre retraite diminue nos revenus que nous recevrons cela n'a aucun sens. On n'épargne pas pour avoir moins d'argent à la retraite

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    1. Vous avez raison d’un point de vue rationnel. Mais, on doit aussi considérer d’autres facteurs tels que notre état de santé, notre espérance de vie et de nos autres sources de revenus. N’oubliez pas, chaque cas est unique !

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    2. Exactement, chaque travailleur/retraité a sa propre situation. Le début de la rente RRQ doit faire partie d'une approche intégrée de décaissement des revenus de retraite comme expliqué ici par Solution Actuaire+. Merci Frédéric pour ces excellentes informations.

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  2. retraité depuis 6 ans ,et ayant un fonds de pension de mon employeur, je recommande les REER seulement a ceux qui n`ont pas de fond de pension ......je suis pris avec ça...le taux d`imposition est tellement plus élevé que ce dont vous avez retiré lors de l`adhésion ...pensez y bien !et de plus oubliez ça les REER payant ,,,quel farce !
    Daniel

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    1. Vous amenez un point très important. Lorsque vous fixez vos objectifs de retraite, vous devez établir une stratégie de décaissement au même titre que pour l’accumulation de votre épargne. Consultez un planificateur financier pour vous aider.

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  3. A la retraite, si on a des REER, est-on obligés de faire des retraits? ET si on a pas le revenu de 42,000 familial, peut-on demander le supplément de revenu garanti sans retirer de nos REER?

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    1. Vous pouvez retirer des fonds quand bon vous semble, mais sachez que si vous ne l'avez pas encore fait à 71 ans, vous devrez convertir vos REER. Cette sortie d’argent sera ajoutée à vos revenus. Au-delà de la limite de revenu permise aux fins de qualification du supplément de revenu garanti (SRG), chaque tranche de 500 $ de revenu retirée d'un REER réduira de 250 $ le montant d'aide prévu au SRG.
      Pour plus d’information sur le SRG : http://www.servicecanada.gc.ca/fra/ausujet/publication/srg-gis-fra.shtml

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  4. Avoir des informations neutres et objectives est une denrée rare dans le monde financier. Le mythe No 3 est tellement vrai et plus particulièrement les frais avantageux.

    À titre d'exemple, certains employeurs offrent (en plus des régimes collectifs) la possibilité à leurs employés d'investir leurs surplus d'épargne personnelle (REER, CELI, Non enregistré) dans des portefeuilles dont les frais ont été négociés à l'avance (aussi peu que 0.3%). C'est un avantage qui vaut son pesant d'or.

    Par ignorance, mais surtout mal conseillés, ces épargnes personnelles se retrouvent dans des fonds communs avec des frais de 2,5% offerts par les institutions financières.

    Merci de continuer votre travail d'information si important pour les épargnants.

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    1. Très vrai. Et n'oublions pas les régimes de retraite qui acceptent les cotisations volontaires ! Les épargnants devraient utiliser ces véhicules au maximum. Nous traiterons bientôt du sujet sur la page de questions de Solution Actuaire+.

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