6 novembre 2014

Où est la place du RVER dans le système de retraite québécois?

Au cours des derniers mois, vous avez sans doute entendu parler du régime volontaire d’épargne-retraite (RVER) dans un de mes billets de blogue ou dans les médias. Le RVER a été mis en place en juillet dernier par le gouvernement du Québec pour 2 millions de travailleurs, salariés et autonomes, qui n’ont pas de régime de retraite offert par leur employeur.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi, j’entends des commentaires sur la pertinence de ce nouveau régime. Plusieurs personnes me demandent de leur préciser la place qu’occupe le RVER dans le système de retraite québécois. Avant tout, il faut savoir que le système de retraite québécois est constitué de trois paliers représentant les principales sources de revenu à la retraite :
  1. le programme fédéral de la Sécurité de la vieillesse;
  2. le Régime de rentes du Québec; 
  3. les régimes privés de retraite et l’épargne personnelle. 
Bref, notre système est composé de régimes publics (1 et 2), de régimes privés et de l’épargne personnelle (3).

Tous les travailleurs qui ont suffisamment cotisé aux régimes publics y auront droit, d’où leur nom. L’accès aux régimes privés ou régimes offerts par les employeurs (fonds de pension) est plus restreint. Au Québec, seulement 50 % des travailleurs ont la chance de compter sur un régime privé de retraite au travail. Les autres doivent compter uniquement sur leur épargne personnelle pour constituer le troisième palier. Et, soyons francs, ça demande beaucoup d’efforts et surtout de la discipline pour mettre de l’argent de côté pour nos vieux jours, en sachant qu’on pourrait en profiter maintenant.

Le RVER a donc été créé pour aider les travailleurs qui n’ont pas de régime de retraite à épargner dans un cadre structuré tout en bénéficiant des avantages réservés jusqu’ici aux régimes collectifs. Les spécialistes vous le diront, la façon la plus simple d’épargner, c’est de profiter d’un prélèvement à la source. C’est en plein ce que prévoit le RVER avec des cotisations prélevées directement sur la paie et un taux de cotisation fixé au préalable. Autre avantage intéressant : les cotisations au RVER sont déductibles du revenu imposable, comme les REER.

Bien qu’il s’adresse en particulier aux travailleurs salariés qui ne participent à aucun régime de retraite collectif offert par l’employeur et aux travailleurs autonomes, les RVER sont aussi offerts à toute autre personne qui souhaiterait y cotiser ou y transférer ses REER. Si ça vous intéresse, je vous propose de consulter la liste des administrateurs autorisés à offrir un RVER.

Alors, pour 2 millions de travailleurs, le RVER vient prendre la place qu’aurait un régime de retraite d’employeur. Les sommes accumulées dans le RVER s’ajouteront à celles des régimes publics et permettront ainsi à ces travailleurs de profiter d’une retraite plus confortable. Donc, oui, le RVER a sa place, parce que tout le monde a droit à une meilleure retraite.

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À lire mon dernier billet sur l'indexation : En janvier, vos montants seront indexés…

15 commentaires:

  1. Plutôt que d'expliquer la mécanique du RVER, vous devriez avoir l'honnêteté d'indiquer les perspectives peu reluisantes des rendements annuels de ces dépôts gérés par Desjardins et les fonds des grands groupes d'assurance que sont les Standard Life, Manuvie etc.
    Encore dernièrement, Simon Langlois, professeur de l'Université Laval était très, très tiède à propos de ce régime, comme les Claude Castonguay et autres qui l'ont pourfendu (RVER) pour ne pas avoir été intégré à la Caisse de Dépôt.

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  2. Permettez-moi, M. Simard d’être en désaccord avec vous.

    D’abord, comme je vous l’avais mentionné en août dernier, il faut garder à l’esprit que la Caisse de dépôt et placement du Québec est un investisseur institutionnel dont le rôle n’est pas de gérer des comptes individuels pour des particuliers pouvant déposer ou retirer des sommes à tout moment, comme peuvent le faire les établissements financiers.

    Le scénario de confier l'argent à la Caisse de dépôt plutôt qu'au secteur privé constituerait un défi majeur pour le gouvernement qui devrait dépenser des sommes importantes afin que la Régie puisse développer de nouveaux systèmes informatiques pouvant assumer des fonctions semblables aux établissements financiers.

    De plus, les établissements financiers ont déjà des structures de perception et de gestion en place qui sont efficientes et la compétition, ainsi que les économies d’échelle, permettront de réduire les coûts du RVER. Un encadrement sera mis en place pour s’assurer que le RVER atteint les objectifs que recherche le gouvernement par sa mise en place.

    Aussi, personne, ni vous ni moi, ne peut à l’avance prédire ce que seront, sur une longue période, les rendements des marchés boursiers.

    En ce sens, les risques associés aux rendements futurs des RVER SONT LES MÊMES que ceux qui achètent des REER ou qui jouissent d’un régime de retraite à cotisations déterminées.

    Les frais de gestion prévus pour les RVER sont également moins coûteux que ceux associés aux REER

    Le RVER est prévu pour ceux qui n’ont pas d’épargne personnelle ou collective en vue de leur retraite. Il permet au travailleur de réfléchir à ce qu’il souhaite en vue de sa retraite. Ce nouvel outil lui donne l’occasion de s’informer pour savoir quel sera le produit d’épargne-retraite le plus approprié pour lui.

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  3. Alors, pour le bénéfice de tous, je vous repose cette question, à laquelle je vous prie de répondre le plus honnêtement possible.
    Si demain matin votre employeur, le gouvernement, décidait, qu'étant donné les difficultés à gérer votre caisse de retraite (vos raisons mentionnées), il vous suggérait fortement en lieu et place de votre fond actuel, de contribuer à celui-ci au moyen des RVER's offerts, vous en diriez quoi? À l'évidence de votre réponse vous comprendrez mieux pourquoi des actuaires de la trempe de Monsieur Claude Castonguay ce sont opposé à ce qu'une multitude de fonds pêle-mêle puissent s'occuper de faire fructifier l'épargne des gagnes-petits et autres salariés vulnérables.

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    1. Vous avez droit à votre opinion. Et ceux qui partagent la vôtre, peuvent choisir de ne pas participer au RVER. C'est le fondement du RVER, il est "volontaire".

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    2. M. Simard,

      Évidemment, la certitude des rentes d'un régime à prestations déterminées (PD) est préférable à l'incertitude des rendements d'un régime à cotisations déterminées (CD), comme l'est le RVER ou les REER / RPDB.

      Toutefois, il existe deux risques principaux aux régimes à prestations déterminées : le risque législatif (parlez-en aux employés municipaux pour qui les règles du jeu ont changé), et le risque de défaut de paiement (parlez-en aux employés et retraités des papetières qui ont fait faillite). Pour ma part, je préfère de loin avoir la certitude que les sommes que mon employeur et moi investissons dans mon régime CD, RVER ou REER m'appartiennent, malgré l'incertitude des rendements, que de risquer de tout perdre à la retraite.

      Par ailleurs, je suis un jeune travailleur et j'ai participé à la fois à des régimes PD et CD auprès d'employeurs précédents. La formule des régimes PD favorise l'accroissement des droits à la retraite lors des dernières années d'emploi (courbe exponentielle). Pour les jeunes travailleurs qui changeront souvent d'emploi au cours de leur carrière, la somme de tous les droits acquis à la retraite d'un régime PD qu'ils se verraient verser lorsqu'ils quitteront un employeur pour un autre n'équivaudront jamais à la promesse de prestations du même régime PD s'ils avaient travaillé toute leur carrière au sein de la même entreprise. Le solde résiduel du RVER ou du REER, lui, est acquis tel quel.

      Pour ces raisons, je préfère les régimes à cotisations déterminées. J'aime être en charge de mes affaires et ne pas dépendre d'autrui. Seulement, il faut mieux informer les travailleurs sur les risques qu'ils doivent assumer.

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  4. Y a-t-il une différence entre contribuer au REER et conttribuer au RVER?

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  5. Les deux se ressemblent beaucoup. Par exemple, les deux régimes offrent les mêmes déductions fiscales et sont assujettis au même plafond de cotisation. La principale différence se situe au niveau des frais de gestion qui, dans le cas du RVER, sont encadrés par le gouvernement. Les cotisants à un RVER sont assurés de bénéficier de frais minimes pour la gestion de leur argent. Sur une période de 40 ans, le gain pour l’épargnant grâce à une réduction des frais de gestion de 1% pourrait être de plus de 27%.
    Il y a aussi des différences du point de vue de l'employeur. Par exemple, l’employeur qui décide de cotiser au REER collectif de ses employés devra payer des charges sociales supplémentaires (RRQ, CSST, etc.) puisque ses cotisations sont considérées comme du salaire additionnel. Ce qui n’est pas le cas avec un RVER. Les cotisations de l’employeur ne lui amèneront pas de charges sociales supplémentaires ce qui peut l’inciter à participer au RVER de ses employés.

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  6. Pourquoi le fonds de solidarité n'apparaît pas dans la liste des administrateurs autorisés ?

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  7. Seuls les RVER enregistrés auprès de la Régie sont présentés sur notre site Web. Comme le Fonds de solidarité ne vend pas de RVER, c'est la raison pour laquelle il n'apparaît pas dans la liste.

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  8. Cependant, un employeur qui offre la contribution au fonds de solidarité serait conforme à la Loi ?

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    1. L'obligation de souscrire un RVER par un employeur ne s’applique pas s'il offre la possibilité à tous ses employés visés de cotiser, au moyen d’une retenue sur leur salaire, à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) désigné dans l’entreprise de cet employeur.

      Le REER du Fonds FTQ peut donc être le REER désigné par l’employeur permettant une cotisation par retenue sur le salaire.

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  9. Quelle est la différence entre un RVER et un RPDB. Merci

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  10. Le Régime de participation différée aux bénéfices (RPDB) est un régime qui permet à l’employeur de partager une partie des bénéfices de son entreprise avec ses employés. C’est un moyen intéressant pour l’employeur d’intéresser ses employés à la rentabilité de l’entreprise. Seul l’employeur peut y cotiser. Les travailleurs et les actionnaires ne peuvent pas cotiser au RPDB. Aussi, puisque les sommes versées au régime proviennent des bénéfices de l'entreprise, le montant des cotisations peut différer d'une année à l'autre.

    Le Régime volontaire d’épargne-retraite (RVER) est un régime dans lequel le travailleur y cotise à chacune des paies. L’employeur peut également y cotiser. Les cotisations des travailleurs et des employeurs donnent droit à des déductions fiscales, tout comme les REER.

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  11. peut on croire tout ce qui est écrit MRS LIZOTTTE .dans l avenire l argents ny seras plus .les loi y seront .donc que prévoyer vous pour les 30 annés a venir .et laboutissement des épargnes fait par les travailleurs de peine et misere parfois .

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    1. Comme je le disais dans mon billet, le système de retraite au Québec est basé sur 3 paliers : la Sécurité de la vieillesse (fédéral), le Régime de rentes du Québec (provincial) et les régimes privés / l’épargne personnelle.

      Qu’on le veuille ou non, l’épargne est essentielle pour la majorité d’entre nous si, nous voulons maintenir un niveau de vie acceptable à la retraite. Mais, vous avez raison quand vous dites qu’il est difficile de prévoir les rendements futurs des placements faits en vue de la retraite. Plusieurs facteurs doivent être considérés et certains reposent sur des hypothèses. Toutefois, le risque de l’incertitude est diminué lorsque notre plan de retraite repose sur la base des trois paliers.

      La loi sur les RVER a été créée pour aider les travailleurs qui n’ont pas de régime de retraite à épargner pour qu’ils puissent bénéficier d’un troisième palier plus solide. Comme son nom l’indique, le nouveau régime est volontaire. Consultez un planificateur financier afin de déterminer s’il peut être un bon véhicule d’épargne pour vous.

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