19 mars 2014

En cas de rupture, avez-vous droit au Soutien aux enfants?

Vous recevez le coup de fil d’un vieil ami qui vous invite à dîner. Vous acceptez avec plaisir puisque ça fait un bail que vous ne l’avez pas vu. Au milieu de la conversation, il vous annonce LA nouvelle : lui et sa conjointe, c’est terminé. Ils ont mis un terme à leur relation de 8 ans. Surpris par cette nouvelle, vous vous dites sans doute « Non, pas eux! Ils viennent d’avoir un deuxième enfant. »

Vous avez déjà vécu une situation semblable? Consolez-vous, vous n’êtes pas la seule personne dans ce cas. Comme je le mentionnais sur le blogue Plus d’enfants au Québec, vraiment?, le nombre d’enfants en garde partagé avait plus que doublé entre 2009 et 2012, passant de 21 300 à 51 400.

Si vous êtes en situation de garde partagée ou en voie de l’être, vous pourriez avoir droit au Soutien aux enfants. Mais attention, pour que vous y soyez admissible, votre temps de garde doit se situer entre 40 % et 60 % tous les mois.

Que vous soyez ou non le bénéficiaire au moment de la séparation, faites les démarches nécessaires auprès de la Régie des rentes du Québec. Si vous recevez déjà le Soutien aux enfants à votre nom, appelez-nous pour nous aviser que vous n’aurez plus la garde à plein temps de l’enfant; cela vous évitera d’avoir une somme à rembourser. Si, au contraire, vous ne recevez pas le Soutien aux enfants au moment de la rupture, vous devez remplir une demande de paiement de Soutien aux enfants pour recevoir les sommes auxquelles vous pourriez avoir droit.

Malheureusement, il arrive trop souvent que le parent qui n’était pas le bénéficiaire du Soutien aux enfants au moment de la séparation, en particulier le père, ignore qu’il doit faire une demande pour commencer à recevoir ses versements. Si c’est votre cas, sachez que la Régie peut vous verser des paiements rétroactifs, mais attention, elle ne pourra pas vous rembourser plus de 11 mois avant la réception de votre demande.

Pour vous aider à y voir plus clair, je vous conseille fortement de consulter notre nouvelle fiche d’information. Elle pourrait vous éviter bien des tracas ou tout simplement, vous permettre de recevoir les sommes auxquelles vous avez droit.

Ajoutez un commentaire

6 mars 2014

Le Régime de rentes du Québec, une politique de placement audacieuse?

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a publié le 26 février dernier ses résultats. En 2013, le fonds du Régime de rentes du Québec (RRQ) a généré un rendement de 15,5 %, soit 2,4 points de pourcentage de plus que le rendement moyen des fonds des déposants gérés par la CDPQ. Pourquoi la Régie des rentes du Québec a-t-elle enregistré un rendement supérieur? En quoi sa politique de placement est-elle différente de celle des autres déposants de la CDPQ?

Pour bien comprendre les raisons qui mènent à une telle politique de placement, il faut comprendre le mode de financement du Régime de rentes du Québec (RRQ) et les risques auxquels il est confronté. Le RRQ est financé selon une capitalisation partielle. Ainsi, les cotisations des travailleurs et des employeurs servent à payer les prestations et à constituer une réserve. L’évolution financière du RRQ est principalement liée à la croissance de ces cotisations, qui dépend du niveau des emplois et des salaires au Québec. L’effet du rendement des marchés financiers est donc moins important sur le RRQ que pour plusieurs autres déposants à la CDPQ, qui ont comme objectif de pleinement capitaliser leurs obligations futures.

La gestion de la réserve du RRQ est confiée à la CDPQ. Cette réserve servira notamment à limiter les hausses de cotisation. Grâce aux bons rendements de la dernière année, la réserve s’élève maintenant à 45,2 milliards de dollars au 31 décembre 2013 comparativement à près de 40 milliards de dollars un an plus tôt.

Le mode de financement par capitalisation partielle du RRQ amène donc une dynamique particulière dans la gestion des risques financiers, qui justifie la mise en place d’une politique de placement plus audacieuse que celles de l’ensemble des déposants de la CDPQ. Cette approche respecte les règles de l’art dans le domaine. À titre de comparaison, le Régime de pensions du Canada utilise une politique de placement ayant un niveau de risque comparable à celui du régime québécois. Il a le même mode de financement. Au cours des 10 dernières années, le rendement annuel moyen des deux régimes est le même, soit 6,9 %.

Par ailleurs, soulignons l’étroite collaboration entre les experts de la Régie et ceux de la CDPQ pour la définition et le suivi de la politique de placement. La Régie demeure vigilante par rapport à sa politique de placement en la révisant en profondeur tous les trois ans ou au besoin.

Le résultat de la CDPQ, pour sa part, est de 13,1 %. Il s’agit de la somme des résultats de l’ensemble des déposants qui ont, pour la plupart, des objectifs de placement différents. Si la CDPQ n’avait que le RRQ comme déposant, son résultat serait de 15,5 %. Dans ce contexte, une stratégie de placement visant un rendement optimal est tout à fait justifiée, voire responsable de la part de la Régie. Il s’agit d’un risque, mais d’un risque bien calculé.

Commentez le billet

Abonnez-vous au Blogue de Frédéric Lizotte!