30 octobre 2019

Jamais le bon moment pour commencer à épargner?

En 1999, le monde entier se préparait au bogue de l’an 2000, Julie Payette s’envolait vers l’espace et Le temps des cathédrales, qu’interprétait Bruno Pelletier, était la chanson de l’année au Québec. Je m’en souviens comme si c’était hier. Pourtant, c’était il y a 20 ans déjà!
 
Même si nous savons tous que le temps passe vite, lorsqu’il est question de la retraite, on dirait que notre perception est différente. Pour plusieurs personnes, une retraite dans 20 ans, ça paraît suffisamment loin pour remettre l’épargne-retraite à plus tard. Si c’est votre cas, sachez que vous ne faites pas exception. Toutefois, rappelez-vous que le temps passe vite, vraiment. Une retraite dans 20 ans, c’est comme si c’était demain.
 
J’ai donc essayé de trouver un argument pour vous convaincre que plus on commence tôt à épargner pour la retraite, plus c’est facile de le faire. Bien que pour plusieurs, ce n’est JAMAIS facile de commencer à épargner, surtout pour un projet aussi lointain que celui de la retraite. Dites-vous que commencer à épargner tôt diminue le montant d’argent que vous devez verser régulièrement pour atteindre votre objectif. Ça, c’est la vérité.
 
L’important, c’est de calculer régulièrement ce que vous devez épargner périodiquement et de chercher à économiser cette somme le plus rapidement possible afin d’atteindre vos objectifs de retraite. Voici deux conseils qui pourraient faciliter votre épargne :
 
1. Cotiser à un outil d’épargne-retraite collectif offert par votre employeur
Depuis le 31 décembre 2017, toutes les entreprises d’au moins 10 employés doivent offrir un régime d’épargne-retraite à leurs employés. Adhérez à cet outil pour profiter pleinement de ses nombreux avantages.
 
C’est un moyen simple de mettre de l’argent de côté pour la retraite. Les cotisations seront prélevées sur la paie et il sera ainsi plus facile de planifier votre budget mensuel.
 
De plus, en cotisant à un outil d’épargne-retraite collectif, vous pourriez bénéficier d’une économie d’impôt. Non seulement vous épargnerez à l’abri des tentations, mais les sommes accumulées, capital et intérêts, resteront à l’abri de l’impôt tant qu’elles ne seront pas retirées.
 
2. Proposer à votre employeur de mettre en place un régime
Vous aimeriez profiter des avantages d’un régime d’épargne-retraite collectif, mais votre employeur n’en a pas encore mis un en place? Invitez-le à le faire parce qu’il peut lui aussi en bénéficier.
 
Offrir un régime à ses employés peut notamment lui permettre d’accroître la compétitivité de son entreprise, de favoriser la fidélité de ses employés et de leur offrir une meilleure retraite.
 
En terminant, rappelez-vous qu’il est avantageux de cotiser à un régime d’épargne-retraite offert par l’employeur. Alors, qu’on vous offre ou non un tel régime au travail, passez à l’action sans tarder! Si vous attendez d’avoir suffisamment d’argent pour en mettre de côté, vous risquez d’attendre longtemps.

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11 juin 2019

Une aide financière plus accessible pour soutenir les parents d’enfants handicapés

Le gouvernement vient d’annoncer la mise en place d’un deuxième palier au supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins exceptionnels (SEHNSE), administré par Retraite Québec. Voyons en quoi cette bonification d’environ 30 M$ est une bonne nouvelle pour plusieurs familles.

En place depuis 2016, le SEHNSE est une mesure qui vise à venir en aide à des familles aux prises avec des situations de vie exceptionnelles et hors du commun. Jusqu’à maintenant, plus de 2 000 familles bénéficient de cette aide financière de 978 $ par mois, soit 11 736 $ pour une pleine année.

Au fil du temps, certaines familles n’étaient pas admissibles au SEHNSE, mais se trouvaient tout près du seuil d’admissibilité. Ainsi, pour mieux soutenir ces familles, le gouvernement a demandé à Retraite Québec et à ses partenaires que soit évaluée l’aide offerte aux familles d’un enfant qui nécessite des soins exceptionnels.

La mise en place d’un deuxième palier au SEHNSE permet de créer une aide modulée en fonction des limitations que présente l’enfant. Même si les critères d’admissibilité sont moins restrictifs que ceux actuellement utilisés pour le premier palier, ils conservent le caractère exceptionnel de la mesure.

Le montant accordé pour le palier 2 sera de 652 $ par mois, soit 7 824 $ par année. On estime qu’entre 3 000 et 4 000 familles devraient être acceptées à ce nouveau palier. Il est important de préciser que toutes les familles qui répondent aux critères d’admissibilité y auront droit, puisqu’aucun budget maximal n’est associé à cette mesure.

Rappelons que les sommes versées dans le cadre du SEHNSE s’ajoutent au supplément pour enfant handicapé (SEH) dont le montant s’élève à 195 $ par mois, soit 2 340 $ annuellement.


Une démarche simplifiée pour les parents

Pour les parents des enfants qui ont été refusés au SEHNSE, aucune nouvelle demande n'est à faire. Dès la fin de l'été, Retraite Québec entamera une nouvelle analyse de toutes les demandes reçues qui avaient été refusées. Les parents qui n’avaient pas, par le passé, déposé de demande d’admissibilité au SEHNSE et qui pourraient être admissibles à son deuxième palier devront faire parvenir leur demande auprès de Retraite Québec.

Si des renseignements plus récents s'avèrent nécessaires, notre équipe médicale communiquera avec eux ou effectuera elle-même les démarches auprès des professionnels de la santé et des éducateurs qui suivent l’enfant, et ce, sans frais supplémentaires pour les parents.

Les parents ne doivent cependant pas présumer de la décision tant qu’elle ne leur est par transmise par Retraite Québec.

Finalement, les familles qui seront admissibles au palier 2 recevront une somme rétroactivement au 1er avril 2019 si elles répondent aux conditions d’admissibilité pour les mois visés par la rétroactivité. Les premières familles seront admises à ce deuxième palier du SEHNSE au courant de l’automne 2019. Les admissions se poursuivront tout au long de l’année 2020, afin de permettre à Retraite Québec de traiter l’ensemble des demandes qui seront reçues en plus des demandes habituelles.

En terminant, pour savoir si vous pourriez avoir droit à cette aide financière et pour vous aider à remplir votre demande, le cas échéant, vous pouvez consulter la nouvelle section du supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins exceptionnels.

27 mars 2019

Conjoints de fait : il est possible de partager vos droits relatifs à un régime de retraite lors d’une rupture!

Le cœur n’a pas d’âge, la rupture amoureuse non plus. Selon Statistique Canada, le taux de divorce et de séparation chez les plus de 50 ans est à la hausse depuis quelques années. On rapportait que la proportion de divorces et de séparations chez les Canadiennes et Canadiens âgés de 55 à 64 ans avait plus que triplé au cours des 30 dernières années, passant de 6 % en 1981 à 20 % en 2016.

Peu importe l’âge auquel survient une rupture, les biens familiaux amassés au cours de la période de vie commune sont généralement répartis entre les deux conjoints au moment de la séparation. Si le partage des biens est connu, qu’en est-il des sommes cumulées pour la retraite? Doit-on tenir compte du Régime de rentes du Québec (RRQ) ou des fonds cumulés dans un régime de retraite offert par l’employeur lors d’une séparation?

Sachez que les conjoints mariés ou unis civilement sont bien couverts quant à leurs droits. La notion de partage du patrimoine familial à la rupture du mariage ou de l’union civile a été incluse dans le Code civil du Québec en 1989. Le patrimoine familial est en quelque sorte un droit, une protection pour les gens mariés ou unis civilement, mais il ne couvre pas les conjoints de fait.

Cependant, les règles entourant la rupture d’une union ont beaucoup évolué au cours des dernières années afin de tenir compte à la fois des nouvelles réalités de la société québécoise et des besoins individuels.

Ainsi, les conjoints de fait en situation de rupture de la vie commune peuvent aussi avoir des droits relatifs au Régime de rentes du Québec (RRQ), à un régime complémentaire de retraite ou à un régime de retraite du secteur public (RREGOP, RRPE, etc.). Voyons les particularités de chacun.

Régime de rentes du Québec

Lorsqu’on cotise au Régime de rentes du Québec, le montant des prestations est calculé selon les revenus de travail admissibles. À la suite d’une rupture d’union, les revenus de travail admissibles inscrits au nom des deux ex-conjoints sont additionnés, puis répartis également entre eux pour chacune des années considérées pour le partage.

Bien que le nouveau calcul puisse modifier le montant des prestations auxquelles vous pourriez avoir droit, vous ne devez pas vous attendre à recevoir de l’argent avant d’avoir droit à une prestation. Toutefois, si vous recevez déjà une rente, le montant de celle-ci pourrait être modifié.

Depuis 1999, la Loi sur le régime de rentes du Québec (RRQ) prévoit des droits particuliers pour les conjoints de fait. Lorsqu'une séparation survient, les ex-conjoints peuvent demander conjointement le partage des revenus de travail inscrits au Régime de rentes du Québec ou, s’il y a lieu, au Régime de pensions du Canada. Certaines conditions s’appliquent toutefois.

La demande de partage doit être produite dans les 4 années qui suivent la séparation et elle doit être faite par les deux ex-conjoints.

Régimes complémentaires de retraite (RCR)

Dans le cas des régimes complémentaires de retraite assujettis à la Loi RCR, les conjoints de fait n’ont pas droit automatiquement au partage du régime de retraite, contrairement aux conjoints mariés.

Par contre, lorsqu’il y a cessation de la vie maritale, les conjoints de fait peuvent convenir de partager entre eux les droits accumulés dans un RCR. Il s’agit de règles particulières introduites au début des années 1990. Pour que le partage soit possible, les ex-conjoints doivent conclure une entente dans les 12 mois suivant la rupture. À défaut d'une telle entente, l'administrateur du régime ne peut pas procéder au partage.

Régimes de retraite du secteur public

Depuis janvier 2019, pour certains régimes de retraite du secteur public, tels que le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) ou le Régime de retraite du personnel d’encadrement (RRPE), il est maintenant possible pour les conjoints de fait qui mettent fin à leur vie commune de demander le partage des droits accumulés dans leur régime.

Pour ce faire, une entente prévoyant le partage des droits accumulés dans un régime de retraite doit être écrite et signée par les conjoints devant un notaire ou un avocat, ou conclue au moyen d'une déclaration commune sous serment, dans les 12 mois suivant la date de fin de la vie commune. Si cette date est avant le 1er janvier 2019, l’entente doit être signée avant le 2 janvier 2020.

Comme vous le constatez, la rupture de votre union peut avoir des répercussions sur vos revenus actuels, mais aussi futurs. Que vous soyez mariés, unis civilement ou conjoints de fait, vous pouvez faire valoir vos droits. Si vous êtes dans cette situation, je vous invite à consulter le site Web de Retraite Québec pour obtenir de l’information pertinente.

En terminant, comme il s’agit d’un événement important dans votre vie, il est tout à votre avantage de consulter une ou un spécialiste en planification financière afin d’établir ensemble une stratégie d’épargne adaptée à votre nouvelle situation conjugale.

Dans notre prochain billet de blogue, nous aborderons les droits des conjoints de fait lors d’un décès.

14 février 2019

Demander sa rente de retraite du Régime de rentes du Québec à 60 ans : est-ce vraiment LA meilleure idée?

L’actuaire en chef du Régime de rentes du Québec, Jean-François Therrien, a récemment répondu à cette question dans les médias. Je profite donc de l’occasion pour vous faire part de l’intégralité de ses propos. Bonne lecture!

Plusieurs personnes ont profité de la période des REER pour planifier leur projet de retraite, comme le suggère Retraite Québec dans sa campagne de sensibilisation à l’importance de la planification financière de la retraite. Toutefois, une question demeure : à quel âge demander sa rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ)? Est-ce plus avantageux de la demander à 60 ans ou d’attendre à 65 ans, voire même à 70 ans?

Au cours des derniers mois, plusieurs ont tenté de répondre à cette question. Leurs recommandations sont souvent divergentes, chacun y allant de propre analyse en fonction des données qu’il a sous la main.
D’abord, il y a ceux qui « conseillent » de demander la rente du RRQ le plus tôt possible afin, disent-ils, d’en profiter plus longtemps, et ce, même si le montant de la rente est alors diminué. A contrario, d’autres prônent plutôt l’idée d’attendre à 65 ans afin de bénéficier du plein montant de la rente, ou de patienter jusqu’à 70 ans pour recevoir une rente bonifiée.

En effet, bien que vous soyez admissible à la rente de retraite du Régime de rentes du Québec dès vos 60 ans, l’âge requis pour bénéficier du plein montant de votre rente est de 65 ans. Ainsi, si vous la demandez avant 65 ans, votre rente sera réduite par rapport à celle que vous auriez touchée si vous aviez attendu d’avoir 65 ans pour la demander. Cette réduction s’appliquera pour le reste de votre vie. À l’inverse, si vous demandez votre rente après 65 ans, son montant est bonifié pour chaque mois compris entre votre 65e anniversaire et la date de votre demande.

Comme chaque situation est différente et qu’il n’y a aucune recommandation qui convienne pour tous, Retraite Québec conseille d’être prudent quand vient le temps de demander sa rente de retraite du RRQ. Le meilleur scénario pour l’un n’est pas nécessairement le meilleur pour l’autre.

L’âge auquel vous choisissez de commencer à recevoir votre rente de retraite du Régime de rentes du Québec a un effet sur vos revenus pour le reste de votre vie. De plus, comme cette décision est irréversible, vous devez vous assurer que la somme que vous recevrez vous conviendra.

Plusieurs autres facteurs plus personnels sont à considérer, dont votre état de santé, vos actifs financiers, la présence ou non d’un conjoint, vos autres sources de revenus, etc. Comme vous le constatez, il y a de nombreux détails à ne pas négliger lorsque vous planifiez votre retraite! C’est là qu’intervient le planificateur financier ou la planificatrice financière. Il s’agit d’une personne ayant suivi une formation reconnue, capable d’analyser tous les aspects de vos finances personnelles et d’élaborer un plan d’action adapté à vos besoins, qui tient compte de votre réalité et de vos objectifs.

Vous pouvez trouver un planificateur financier ou une planificatrice financière, ou vérifier si une personne qui dit en être un ou une est dûment autorisée en consultant le répertoire électronique de l’Institut québécois de planification financier (IQPF) ou en vous en informant directement auprès de votre établissement financier.

Pour terminer, même si la décision finale vous appartient, Retraite Québec vous recommande de vous assurer que la somme que vous recevrez vous conviendra. La meilleure façon de faire un choix éclairé est de se faire accompagner par une personne qualifiée et reconnue dans le domaine de la planification financière, et surtout, d’avoir bien planifié votre projet de retraite. À cet effet, Retraite Québec vous incite fortement à consulter le www.retraitequebec.gouv.qc.ca/jeplanifie.

Jean-François Therrien, Directeur et actuaire en chef du Régime de rentes du Québec

20 janvier 2019

Mon projet? Ma retraite!

Saviez-vous que le Québec comptera une personne retraitée de plus toutes les huit minutes d’ici 2025? Au cours de cette période, plus de 850 000 travailleurs feront la transition vers la retraite.

Pourtant, un récent sondage de Question Retraite réalisé pour ses partenaires, dont Retraite Québec, révèle que près des trois quarts des personnes de 18 à 64 ans n’ont pas d’objectif précis quant aux revenus qu’elles aimeraient avoir au moment où elles prendront leur retraite. Cette situation, conjuguée au fait qu’il y a de plus en plus de personnes qui approchent de leur retraite, rend d’autant plus essentielle la sensibilisation à l’importance de planifier financièrement cette étape de leur vie, qui, de nos jours, peut s’échelonner sur plusieurs décennies.

C’est ce message que véhicule Retraite Québec dans sa plus récente campagne de sensibilisation sur la planification financière de la retraite.


Définir son projet de retraite

On l’a déjà mentionné sur ce blogue, mais pour éviter toute mauvaise surprise, il faut se faire un plan. Commencez par définir votre projet de retraite, comme vous le feriez pour tout autre projet qui vous tient à cœur. Une fois que vous saurez ce que vous voulez faire pendant cette période de votre vie, vérifiez les sources de revenu disponibles pour réaliser votre projet. Vous pourrez par la suite mieux cibler vos objectifs d’épargne afin de mettre de côté les sommes manquantes.

Pour garder le cap, révisez vos objectifs d’épargne au début de chaque année. Petit à petit, il vous sera plus facile de mettre en place le financement nécessaire à la réalisation de votre projet.


La retraite, un projet de vie qui se planifie!

Il se pourrait que vous prévoyiez réaliser votre projet de retraite avant vos 60 ans. C’est faisable dans la mesure où le financement de votre projet proviendra essentiellement de vos sources de revenu personnelles, dont votre épargne individuelle.

Rappelez-vous qu’au Québec vous aurez droit à la rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ) à partir de 60 ans. Cependant, pour recevoir le plein montant de cette rente, vous devrez attendre à 65 ans pour la demander. Quant à la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV), un programme universel du gouvernement fédéral, vous y aurez droit à partir de 65 ans.

Sachant cela, vous devez déterminer si les revenus provenant des régimes publics seront suffisants pour réaliser votre projet de retraite. Si la réponse est non, vous devrez compter sur le régime de retraite offert par votre employeur ou sur votre épargne personnelle ou collective, ou encore sur les trois.


Épargnez régulièrement c’est payant!

Votre projet de retraite se précise et vos objectifs d’épargne sont fixés selon l’âge auquel vous comptez prendre votre retraite? Vous êtes maintenant prêt ou prête à passer à l’action! Prévoyez un prélèvement automatique des montants que vous souhaitez mettre de côté. Vous constaterez rapidement que le temps jouera en votre faveur en faisant fructifier le pécule destiné à votre projet.

En terminant, je vous suggère d’utiliser SimulR, l’outil de simulation électronique de Retraite Québec. Cet outil simple vous permet d’obtenir rapidement un aperçu des sommes que vous pourriez recevoir en fonction de votre âge et du montant d’épargne que vous devrez accumuler pour réaliser votre projet. Bonne préparation!


https://www.youtube.com/watch?v=N0isYvetkto


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